(s.h) amor fati

bénédiction protégée d'artémis, chasseresse à l'arc d'or.

don sharpshooter - demoiselle se distingue par cette précision exquise, les doigts fins glissés habilement autour des calibres qui semblent n'être plus que la prolongation de ses membres - au détriment de fragilités osseuses si le don est utilisé à l'excès.

rôle foulées légères le long des corridors de l'institut, la protégée y porte fièrement l'étendard d'arme de guerre et s'y éprend de la confection des siffleurs de plomb ; apprentie arquebusier. à peine extirpée des griffes de la dénomination de pokrat, elle se délecte des quelques nouvelles responsabilités qu'on ose lui accorder au compte-gouttes avec une impatience et une cupidité non feintes ; éternelle quête de reconnaissance, le besoin insatiable de se lire aussi essentielle qu'appréciée au creux des pupilles de ses supérieurs.

ancienneté demoiselle en est le fruit chérit - parmi tant d'autres. fut-elle jusqu'à peu de temps encore une pokrat, l'idée de s'écarter du seul milieu qu'elle ait jamais côtoyé à sa majorité ne lui a pas même effleuré l'esprit. demoiselle en est la confection à son apothéose, la naïve marionnette idéale - la création à son état le plus pur.

votre avis sur l'Ordre : la gouvernance actuelle des Terres vous convient ?
objection inexistante, haussements d'épaules ; le mental est bâti par eskeia et acquiesce par habitude et douce servitude mais ne se préoccupe pas réellement des questions politiques qui ne semblent pouvoir éveiller que de regrettables maux de crâne.

avez vous connaissance des autres affiliations ? que pensez vous de celles-ci ?
les rumeurs claquent aux portes et sont soufflées dans les rues, s'échouent parfois au rivage de ses tympans sans pour autant qu'elles soient perçues suffisamment clairement pour y déceler autre chose que de pures absurdités.

que pensez vous des différentes races présentes sur les Terres ? vos relations sont-elles bonnes ?
éclatantes adorations pour les hinos, mêlant respect profond et élans de compassion dans ce qu'elle identifie l'absence de don comme une faiblesse ; furieuses craintes envers les kosmo, gemmes dont la méconnaissance n'apporte que le rejet.

que pensez vous des Dieux ?
les dieux bénissent et les dieux doivent être aimés, adorés, quitte à s'y abîmer les rotules.

de naïves constellations habitent les iris clairs de demoiselle ; elle étend ses doigts fins en prises possessives autour de la carcasse des dires qu’on lui jette en pâture, caresse avidement les palabres déversées comme de précieux joyaux qu’elle se refuse à partager – et ses lippes rosées comme autant de rivages auprès desquels coucher ses secrets. voracité ineffable envers les choses du quotidien, suzy n’à que faire du tout mais désire les riens – quel temps fera-t-il demain, quel sentiment nourrit ton palpitant quand le soleil cajole ta peau et quand la lune clôt tes paupières soudain. les grandes choses quant à elles ne se questionnent pas ; acquis incontestables et accents têtus, les croyances ancrées aux confins de la boîte crânienne telles des évidences dont la remise en question à ses yeux ne serait que calomnieuses absurdités – demoiselle n’est qu’une enfant maladroitement façonnée.

corps enfantin mal taillé pour abriter un don si meurtrier ; le paradoxe règne en maître entre ses sourires-soleil et ses regards lunaires. demoiselle est meurtrie par les maladresses dans ses sincérités, par toutes les choses qui s’écoulent en cascades d’inepties au gouffre de ses babines et qu’elle ne contrôle pas. aux excès de puérilité succèdent les mots trop durs, les regards trop froids – les larmes trop salées. corps enfantin n’est pas forgé pour souffrir les antinomies de sa locataire – et les os faiblissent, les articulations cèdent,
et demoiselle cède aussi.

aux inflexions de l’amour, elle se fait sujette et victime éperdue, le poitrail habité par des ardeurs nouvelles aux angles de toutes les rues, à la caresse de tous les regards. battements instables à coups de papillonnements volages, les mains mutines qui parcourent les dermes en quête de proximité – comme animée par la crainte de voir toutes les choses lui échapper. les adorations cupides n’espèrent que le miroir de ce qu’elle sont ; demoiselle désire la reconnaissance et au creux des pupilles aspire à déceler ivresse ou admiration – les dieux savent ô combien cruelles sont les déceptions.

01. propensions indécentes à tomber amoureuse au quart de tour et à se lasser tout aussi vite. 02. les constellations nocturnes bercent ses nuits, les pupilles rivées vers les astres incandescents quand les soirées, parfois, menacent d'insomnies. 03. fragilités osseuses qu'elle ne ménage pas, elle se blesse si souvent que c'en est presque lassant. 04. excessive dans tout ce qu'elle fait, entreprend, ressent. 05. obsédée par son poids pour des raisons aussi stupides qu'obscures, elle suit un régime drastique ; en théorie, tout du moins - bien trop adoratrice de tout ce qui est sucré en réalité pour s'en passer ne serait-ce qu'une journée. 06. extrêmement tactile, elle a besoin de pouvoir toucher ceux qu'elle aime en permanence sans quoi elle devient anxieuse. 07. pire actrice possible, elle ment mal ; tendance à se tordre les doigts, piétiner sur place ou parler soudainement trop aigu, c'est peine perdue. 08. elle n'a encore jamais connu d'autre lieu que le nord de l'île. 09. rire cristallin et, dit-on, communicatif.