high five (&) perdrix

Heures crépusculaires lors desquelles aux lueurs rougeâtres d’un brasier s’écrasant par-delà la cité nordique viennent flirter les premiers éclats des néons artificieux ; ces enseignes éclatantes dont les phosphorescences revêtent la nuit approchant d’un manteau postiche. Scintillements dont les lignes se meuvent en formes envoûtantes tandis que demoiselle transperce les boulevards, hissée sur une paire de roller dépoussiérée il y a quelques jours. Ses prunelles s’accrochent à toutes les choses et à aucune d’entre elle ; s’attarde pour oublier la seconde suivante, étreint comme pour enfreindre les lois de la gravité puis ravive ses pupilles avides vers le bitume, l’avalant à grande allure. Et entre les silhouettes, elle se dresse artiste habile, contorsionniste insoupçonnée, dévie les ombres et traces de nouveaux chemins en quête d’horizons insoupçonnés.

Un glissement de travers et tout bascule. Le bitume crisse sous ses talons, elle s’écarte à la dernière seconde ; ses doigts viennent s’agripper autour du poignet de la frêle stature qu’elle a manqué renverser. Entre quelques éclats de leurs tignasses dorées, l’accident est frôlé, mais évité. « Désolée, je vous avais pas vu. » Respiration encore haletante de sa course aussi effrénée qu’injustifiée, quelques instants s’écoulent encore avant qu’elle ne relâche sa prise et que son regard vienne accrocher celui de l’infortuné ayant croisé sa route ; un enfant, songe-t-elle. « Je veux dire, je t’avais pas vu. » Tendre sourire s’immisçant sur son visage, avant qu’elle ne balaye les alentours du regard. « File vite, où sont tes parents ? »