winter sadness ((neige))

froideur plus triste que violente – dans son regard des étincelles d’une taquinerie douce – cette impression d’en avoir trop vu – la neige qui fait office de ces pleurs qui ne peuvent passer sa gorge – pacifisme à toute épreuve, la guerre l’ayant traumatisé sans qu’il ne s’en souvienne – nostalgie d’un temps qu’il ne connaît pas – se refuse à avoir des attaches, une crainte qui lui enserre le cœur – des sentiments maîtrisés, tentatives infructueuses de ne plus ressentir – agilité tendre, il se perd à vouloir rejoindre le ciel, ses yeux souvent perdus dans les astres – aucun pied à terre, besoin constant de voyager, une quête de lieux qui pourraient lui rappeler ce qu’il a oublié, perdu à jamais – mains constamment cachées, tissus qui mangent jusqu’à ses doigts, cicatrices colorées d’héliodore qu’il maudit – dextérité émérite, l’or morganite de ses yeux qui se durcit lorsqu’il a son katana entre ses mains – des fantômes dans ses rêves, des cris, l’horreur qui vient le hanter comme une punition qui le laisse fragile aux lueurs de l’aurore – se refuse à s’engager, se refuse à participer encore à la vie de ce monde, pourtant l’impression de ne pouvoir y échapper – innocence qui revient quand il se drape de son manteau, la douceur de la fourrure comme une caresse sur son être écorché, la personne lui ayant offert pourtant oubliée – tendres clochettes dans sa voix, des accents printaniers qui se fanent dans des murmures lors qu’il parle de ce passé morcelé – effroi qu’il ne maîtrise pas lorsqu’il le revoit, gemme jumelle, cette envie de fuir, l’impression qu’il se briserait sous son regard à nouveau – neutralité certaine, fragilité pourtant à vouloir accepter tout le monde, des deuxièmes chances offertes – affection à peine réprimée ses doigts qui se perdent dans les chevelures des autres, besoin inconscient de toucher ses proches, comme pour s’assurer qu’il est toujours vivant – porte plus facilement des kimonos à la blancheur éclatante lorsqu’il est au sein du cirque, mais on peut le surprendre habillé comme toute le monde en dehors – affection pour les animaux, sa voix qui résonne dans le silence, lorsqu’il leur parle, douceur dans ses orbes orangées